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| Connaissance > Compréhension
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LE TRANSNICOIS
Les Navettes de Nice à Colomars - La Manda
Infrastructure, matériel et exploitation |
L'Hippocampe vous explique...
Je vous ai proposé il y a quelques temps
d'appeler cette bonne vieille ligne de Nice à Digne : L'Hippocampe.
J'ai suggéré des noms
pour les services de banlieue (les Navettes) :
- Nice - Colomars la Manda, le service le plus dense
: le Transniçois (la commune de Nice s'étend jusqu'à l'entrée de
Colomars),
- Colomars la Manda - Plan du Var, service qui dispose aussi
d'un vrai cadencement: Le Transvar.
En réalité, ces deux parties
se réunissent dans ce que la Région PACA, nouvelle Autorité Organisatrice
du transport de voyageurs, et concessionnaire de la ligne, appelle la "partie
basse", c'est à dire la desserte urbaine et périurbaine de Nice (Source : contrat de Projet Etat - Région PACA 2007 - 2013 page 29).
Je vous invite aujourd'hui à découvrir
les caractéristiques techniques du
premier service, afin de proposer
ensuite des solutions pour corriger et améliorer le service actuellement
offert aux usagers.
L'infrastructure, le matériel de transport
et l'exploitation sont les 3 volets de cette première partie.
L'Infrastructure
1 - Description
Nous commencerons aujourd'hui par décrire
le tronçon parcouru par le Transniçois. De Nice à Colomars la Manda, nous
pouvons distinguer deux parties :
-
Une section de montagne, longue de 7 km entre Nice et la Plaine
du Var, avec une succession de courbes, tunnels, viaducs et fortes rampes, nécessaires
pour traverser les collines de Nice. Ces collines sont en réalité les derniers
contreforts des Alpes, avec, par exemple, une altitude de 231m à Canta
- Gallet.
Ce
tracé contre nature était destiné, à l'origine de la ligne, en 1881,
à mettre la voie hors de portée des canons des flottes ennemies de la France, quand elles étaient ancrées devant
Nice! Il aurait été bien sûr plus simple de longer le bord de mer jusqu'au
Var, comme la SNCF et les routes de l'époque.
-
Une section de vallée, longue de 6 km, entre Lingostière et Colomars.
Elle est installée sur la digue protégeant la plaine du Var des crues de
ce fleuve,
qui peuvent être dangereuses, comme nous l'avons vu en 1994.
Au delà, ce tronçon se
prolonge par une autre section de vallée, semblable à la précédente, sur
12 km de longueur, entre Colomars et Plan du Var. Nous la décrirons en
détail dans un prochain article.
Sortir de Nice par la montagne, voici
le premier défi de cette ligne.
Se frayer un passage dans la plaine
du Var, entre le fleuve et la RN 202, voilà le second.
La carte ci-dessous vous montre la situation
générale de la ville de Nice, coincée entre des collines alpines au Nord,
à l'Est comme à l'Ouest.
La ligne SNCF de Tende, à l'Est, peut
emprunter la vallée du Paillon qui traverse la ville. A l'Ouest, le Transniçois,
lui, doit zigzaguer entre des rangées de collines perpendiculaires à la
mer.
1.1. La section de montagne Nice
- Lingostière
Le schéma ci-dessous détaille les éléments
qui constituent cette section.
Les ingénieurs ont trés bien tiré parti du relief niçois. En vert, sont
indiquées les parties faciles à parcourir, en orange les parties plus contraignantes,
et en rouge, les handicaps de la ligne, avec fortes rampes et courbes serrées.
Quand nous regardons ci-contre le profil
en long de cette section, nous voyons qu'aux difficultés de tracé s'ajoute
celle des dénivellations à franchir, en montée puis en descente, dans chaque
sens ce circulation.
La ligne démarre à 22 m d'altitude à
la Gare du Sud, et grimpe jusqu 'à 91 m d'altitude, au portail Ouest du
tunnel de Bellet.
Remarquable construction technique,
cette section, par son tracé sinueux et son profil de montagne, handicape
fortement l'exploitation.
Vous avez tous remarqué, quand vous
"montez" en train vers Nice, la lenteur de l'autorail quand il
quitte l'arrêt de St Isidore et remonte vers le tunnel de Bellet : nous
sommes ici en rampe continue jusqu 'à 28 0/00 sur plus de 2 km; c'est long
....et dur ... dur... pour la mécanique. Au départ de Nice, la rampe du
Parc Impérial paraît plus facile, car elle est plus courte (1100 m environ
).
Au total, 50 % du trajet peut être qualifié
de difficile (courbes et rampes). 25 % est encore assez contraignant
et seuls les 25 % restants peuvent être qualifiés de faciles, avec
de faibles rampes ou de larges courbes.
La présence d'arrêts et de
passages
à niveau à la sortie de la gare de Nice, puis d'autres encore situés en
forte rampe (Parc Impérial, PAL, St Isidore) sont particulièrement
pénalisants
pour le matériel, qui stoppe au plus mauvais endroit (démarrages en
côte). On ne peut donc espérer avoir de bonnes conditions
d'exploitation sans
un matériel robuste et bien motorisé, qui permet des reprises en forte
rampe et un freinage appuyé en descente.
Seuls des services directs pourraient
mieux surmonter ces difficultés, grâce à la vitesse acquise au départ et
l'absence d'arrêts intermédiaires.
1.2. La section de vallée Lingostière
- Colomars la Manda

Le profil
en long de cette section, schématisé
ci-contre, montre une rampe continue, mais faible ( 5 0/00 en moyenne
).
La ligne est trés "roulante",
car essentiellement
en ligne droite. Ainsi, une vitesse de 115 km / heure a pu être réalisée,
lors d'essais, en 1984, avec le nouvel autorail Soulé-Garnero, sur la section
suivante Colomars la Manda - Plan du Var, car elle dispose, comme celle-ci,
d'alignements longs et d'une voie rénovée.
Un matériel robuste et bien motorisé
devra pouvoir atteindre rapidement cette vitesse.
Cette section
offre donc, sur une distance trés courte, la gamme complète des caractéristiques
de la ligne Nice - Digne : un tracé et un profil de ligne de montagne,
entrecoupé de lignes droites et de paliers souvent courts. Elle n'est
donc pas plus facile à exploiter que le reste de la ligne, dans l'arrière-pays.
Son utilisation en trafic de type RER ne sera donc pas aisée.
Mais elle a un atout incontournable
: Elle relie Nice à l'Ouest. Elle est actuellement la seule alternative
aux voies du bord de mer. L'autoroute A 8 a dû emprunter, 80 ans plus tard,
un trajet encore plus accidenté, au Nord!
Vous découvrirez dans de prochains articles
les paramètres techniques de cette infrastructure :
-
son tracé,
-
son profil,
-
sa voie,
-
son gabarit,
-
ses capacités et performances en matière de transport.
Nous pourrons alors définir le matériel
de transport approprié pour assurer un service de type RER, et proposer
un modèle d'exploitation industrielle moderne, efficace et évolutive, pour
faire face aux besoins actuels et futurs de l'agglomération niçoise.
A bientôt,
Castet
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