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LE METROVAR
Les Navettes de Colomars - La Manda à Plan du Var
Infrastructure, matériel et exploitation

L' Hippocampe vous explique [ 3]
             
                       


Introduction

Je vous ai décrit précédemment le tronçon Nice - Colomars La Manda de la ligne Nice - Digne. J'ai suggéré de la nommer : Le Transniçois.

Je vous propose aujourd'hui de décrire le tronçon Colomars La Manda - Plan du Var, qui lui fait suite.

J'avais proposé de le nommer : Le Transvar, car ce tronçon est situé en totalité le long de ce fleuve. Mais il se trouve que ce nom est déjà associé à un Etablissement de Transport de Voyageurs de la région de Toulon, dans le Département du Var. Il fait partie d'une filiale du Groupe VEOLIA. Aussi, pour éviter toute confusion avec lui, nous pourrons donner un autre nom, plus ferroviaire celui-ci, au service décrit ici : Le Metrovar. Il nous rappellera celui donné aux services Omnibus du littoral pendant les années 70 : Le Metrazur.

La géographie des lieux

Ce tronçon prolonge le précédent sur 12 km, dans la vallée du Var. Orienté dans un axe Nord - Sud, il se termine au Nord, devant le Défilé du Chaudan. Ce lieu marque l'entrée de la ligne dans les Gorges de la Mescla, qui constituent le début de la zone de montagne, dans l'arrière  - pays niçois. C'est là aussi que se termine la Plaine du Var.

La localité de Plan du Var, la dernière de ce parcours, est bordée au Nord par le confluent du Var avec la Vésubie, rivière qui constitue son dernier affluent de gauche avant la mer. Le dernier affluent de droite, lui, est l'Estéron, qui débouche sur le Var vers le milieu du tronçon. Le Var possède de nombreux autres affluents, en amont de cette section, et que la ligne enjambera plus loin en remontant dans l'arrière - pays. Ils constituent, avec lui, le bassin versant qui collecte toutes les eaux de la zone située au Nord et à l'Ouest de la Plaine du Var. Ceci explique les débordements violents qu'il peut connaître en cas de fortes pluies, quand toute l'eau de la zone s'évacue par le Var uniquement.

Bien que moins large que la partie basse, cet élément de la Plaine du Var dispose de vastes terrains plats, en plus de ceux de la Zone Industrielle de Carros-Le Broc, qui est déjà urbanisée, et de ceux du Bec de l'Estéron, encore disponibles. Ces deux zones sont situées en rive droite. Les terrains de la rive gauche vont donc entrer tout naturellement dans le nouveau projet gouvernemental d' "Opération d'Interêt National " ( OIN ) lancé en 2007.

Cette section de ligne est donc concernée tout autant que la précédente par ce projet majeur.

Je vous invite aujourd'hui à découvrir les caractéristiques générales de ce second tronçon.


L' INFRASTRUCTURE (suite)

1 - Description (suite)

        1.3. LA SECTION DE VALLEE COLOMARS LA MANDA - PLAN DU VAR

        Le schéma ci-dessous détaille les éléments qui constituent cette section.


                                  
LA SITUATION

        La voie ferrée longe le Var en épousant les grandes courbes du fleuve. Elle est établie sur la digue de la rive gauche, ce qui la protège théoriquement des hautes eaux. En réalité, elle est malheureusement exposée au ravinement, quand le Var entre en crue violente, comme en 1994.

Elle est coincée côté Est par la Route Départementale 6202 (ex RN 202) qui a été élargie et rectifiée dans le passé pour porter, sur 3 voies, la totalité du trafic routier de transit.
A son extrémité Nord, vers le Plan du Var, une seconde chaussée à 2 voies a été construite dans le lit du fleuve, pour doubler cette voie dans la traversée des Gorges, et pour supprimer les bouchons fréquents au carrefour des vallées du Var et de la Tinée, plus au Nord. En aval de Colomars, la RD 6202 devient à 2 x 2 voies. Elle est depuis peu doublée également par une nouvelle chaussée établie sur l'autre rive. Dénommée RD 6202 bis, celle - ci sera prolongée vers le Nord en traversant les zones de Carros - Le Broc et du Bec de l'Estéron, jusqu'à sa jonction avec la seconde chaussée, vers Plan du Var. Mais le projet finit actuellement au niveau du Pont Charles - Albert, sur la rive droite, et le tronçon manquant n'est pas évoqué [ source : Nice Matin du 17/10/06 page 2 ].
Elle a cependant pour vocation de drainer les trafics à l'Ouest du fleuve, et sa connexion future aux voies du littoral, vers St Laurent du Var, va compléter l'offre routière pour les trafics avec les zones situées à l'Ouest de Nice, qui empruntent aujourd'hui les ponts de l'embouchure du Var, le pont de la Manda, l'A8 et la RD 6202 en partie basse. Ces voies sont actuellement particulièrement surchargées, vers le littoral.
Mais tant que le tronçon manquant au Nord ne sera pas réalisé, le trafic de transit devra emprunter le Pont Charles - Albert et la RD 6202 vers le Nord.

Au carrefour de ce pont, zone stratégique, l'espace disponible pour la voie ferré restera donc, comme aujourd'hui, réduit, au point que, par exemple, l'arrêt du Pont Charles - Albert est établi en surplomb et reste supporté, côté Ouest, par des poteaux plantés dans le lit du Var ! A cet endroit, côté route, la pose d'une glissière de sécurité limite dangereusement le gabarit ferroviaire disponible au passage à niveau.

Ce passage à niveau est démuni de barrières. D'une part, il doit donc être franchi par les trains au pas, ce qui constitue un handicap sérieux pour les services directs en direction de Digne, d'autre part, quand la nouvelle route D 6202 bis, construite en rive droite, débouchera par le Pont Charles Albert, la circulation à ce carrefour devra être sérieusement organisée ....


LES INSTALLATIONS FERROVIAIRES

De Colomars à Plan du Var, nous trouvons les installations suivantes :

- une station à Colomars ( aussi dénommée Gare,... ), au niveau du pont de la Manda, avec 2 voies à quai. Un garage en tiroir complétait le dispositif. Il a entre - temps été supprimé. L'exploitant ne peut donc plus garer de navette ici, et organiser en même temps le croisement de deux autres trains. C'est un inconvénient sérieux pour l'augmentation de l'offre en Navettes.
Les quais sont malheureusement étroits et leur accès malcommode. Cette station est le lieu des correspondances entre le train et les bus à destination de Carros, de sa Z.I. et des communes limitrophes, de l'autre côté du Var. Les installations d'accès et de stationnement des bus ont été emportées par la crue de 1994. Elles ne sont toujours pas reconstruites. Le transfert des passagers s'effectue maintenant en plein carrefour, dans des conditions peu satisfaisantes. La traversée de la route vers le Pont de la Manda est protégée par un passage à niveau, avec barrières automatiques. Un petit local de service peut recevoir du personnel d'exploitation. La disposition des voies et le passage à niveau obligent  tous les trains à marquer un arrêt, et à franchir le passage à niveau à vitesse trés réduite.

- une station de croisement, à St Martin du Var, avec 3 voies, dont un garage, disponible, par exemple, pour le stationnement de véhicules de maintenance. Une halle à  marchandises, accolée au bâtiment voyageurs, peut être utilisée pour l'exploitation.

- une gare à Plan du Var, avec 3 voies et des locaux d'exploitation, permettant de garer une rame de banlieue de 120 m de long environ.

- huit arrêts intermédiaires, installés au bord du fleuve, en général dans la même configuration que celui du Pont Charles - Albert : Quand ils sont implantés à un carrefour routier, les passagers y accèdent directement par un passage piétons en travers de la route. Quand ils ne le sont pas, la traversée de la route est impossible, et l'accès n'est praticable qu'en souterrain, sous la route, car aucun passage supérieur n'existe.

Le schéma suivant vous détaille ce type d'installation.



Autant dire que ce cheminement, qui partage souvent le souterrain avec le débouché d'un torrent, peut être facilement obstrué, en cas de débordement de ce dernier, comme à Castagniers en 2006. Il se termine par un escalier raide pour rattraper plusieurs mètres de dénivelé, jusqu'à la halte.

Il est donc tout à fait inaccessible aux personnes âgées, aux handicapés, aux voyageurs avec de lourds bagages, sans parler des jeunes mamans avec leur poussette : les clients du rail, donc !

La signalisation de l'accès, l'éclairage et les mains courantes font défaut. L'accès à la station de St Martin du Var est particulièrement minable, alors que l'espace autour de la gare ne manque pas !

Mais ce n'est pas tout :

Le voyageur " en forme", qui aura débouché sur le quai, devra être particulièrement vigilant au passage des trains, car la profondeur des quais est faible. Elle est adaptée à un service Omnibus seulement, alors que des trains directs peuvent passer ici à 85 km / h. Imaginez 10 à 20 personnes en attente, le lundi matin, sur le quai ! Quant à demander, de loin, depuis le bord du quai, l'arrêt (facultatif) du train "à la volée", il faut de la technique et de bons réflexes ! Une fois dans le train, il faut encore acheter le billet, car il n'y a pas de distributeurs aux arrêts.

Dans ces conditions, 5 arrêts sans cheminement sécurisé ne sont plus desservis. Ils sont indiqués dans le schéma de la section ci-dessus. Trop dangereux ! Pourtant, "des solutions d'accès sont à l'étude", indiquait Monsieur Paul, le Maire de St Martin du Var, lors du comité de Ligne du 31 mai 2005 à  Plan du Var.

Mais une opération "stratégique" pour ce tronçon a été inscrite par le SYMA (l'ex-syndicat gestionnaire public de la ligne), dans son dernier plan de modernisation : la création, à l'arrêt de St Sauveur, situé en aval de Colomars, et qui se trouve dans la même situation que ceux - ci, d'un aménagement accessible aux personnes à mobilité réduite. La conception et la réalisation de cette opération, avec rampes d'accès, etc... serviront de test pour l'aménagement des autres arrêts. Si elle est réussie, alors l'avenir et la fréquentation de la Navette Nice - Plan du Var seront assurés.


Après les installations Voyageurs, voyons la situation de la voie :

Sur ce trajet, elle est gâtée, avec un tracé très rectiligne, et de larges courbes, sauf à l'arrivée à Plan du Var.

Le profil en long, détaillé ci-dessous, ne fait apparaître aucune difficulté, avec une rampe régulière de 6 à 8  0/00.


                               
Ce tronçon mérite donc d'avoir une voie de qualité, pour permettre aux trains directs de la parcourir à la vitesse de référence de 100 km / h, contre 85 au maximum actuellement. Avec une nouvelle voie, des aiguilles neuves, et un nouveau plan des voies, une station comme  Colomars - La Manda pourra être traversée par des trains directs ( et de beaux autorails CFD flambant neufs):

        - à 100 km / h sur la voie en alignement, comme savent le faire la SNCF et les "Métriques Suisses", et

        - à une vitesse habituelle, sur la voie en évitement ( 40 km / h par exemple ).


EN CONCLUSION, le meilleur et le pire se côtoient sur cette section.

Sur 12 km de distance, elle permet, en effet, de relever significativement la vitesse moyenne de circulation des trains. Mais elle est, finalement, soumise, aujourd'hui, aux mêmes contraintes qu'une voie établie en accotement routier : Il n'y a pas d'espace supplémentaire disponible pour des aménagements Voyageurs, ou des agrandissements d'installations, indispensables aux arrêts à desservir, voire pour augmenter les fréquences, avec, par exemple, davantage de points de croisement.

Alors, comme l'indiquait déjà Monsieur Menard, de l'Association des Amis du Rail, lors du Comité de Ligne du 3 septembre 2004 à  Villars sur Var :

        "A quand un vrai site propre, indépendant de la route" ?


PERSPECTIVES

L'aménagement de la Plaine du Var va multiplier les besoins de transport de ce côté-ci du fleuve. Indépendamment de la question de la traversée du Var en direction de Carros et de la rive droite, l'objectif que la Région PACA a indiqué, dans son Contrat de Projets 2007 -2013, est " d'accroître sensiblement l'offre dans la zone urbaine et péri-urbaine".Un budget total de 55 Millions d'Euros est inscrit dans ce même Contrat [page 29].

Sur ce montant, la Communauté d'Agglomération de Nice - Côte d'Azur (la CANCA), qui voit les sections Nice - Colomars et Colomars - Plan du Var s'intégrer dans son périmètre, a prévu 20 Millions d'Euros pour "développer les potentialités des CP" [ Source : PDU CANCA 09.2006 page 24]. Un Plan des Déplacements Urbains (PDU) Communautaire a été dressé en Septembre 2006. Il détaille les propositions : " la sécurisation et l'accessibilité des gares, la réouverture des gares fermées, ainsi que l'amélioration de l'Intermodalité" figurent en bonne place. Tant mieux !

Enfin, le Programme Opérationnel Européen FEDER 2007 -2013 a inscrit dans la liste des grands projets de la Région PACA : la modernisation de la ligne Nice - Digne, avec une demande FEDER de 30 Millions d'Euros pour la partie basse (partie urbaine et péri-urbaine) de la ligne [ Source : Document de Travail Objectif Compétitivité régionale et emploi du 17.10.2007 pages 184 à 188 ]. Ambitieux dans le texte, ce programme prévoit, parmi les besoins d'investissement, une action décisive sur la voie :

        "le bas de la ligne, sur lequel circulent une cinquantaine de trains par jour, doit faire l'objet d'un programme complet de renouvellement de voie, afin d'être adapté à accueillir du matériel plus moderne".

Il est clair qu'un investissement complet sur les voies est un préalable à l'amélioration de l'offre de transport, ici, et également entre Nice et Lingostière, où
l'on peut encore trouver des rails d'origine.

Quant aux arrêts de la Plaine du Var, ils sont implantés tous les 800 à 1700 m d'intervalle. Ces distances sont tout à fait pertinentes pour un service de type RER, comme nous pouvons le trouver en Ile-de-France, par exemple. La desserte des villages de la Plaine du Var et des coteaux niçois avait bien été réalisée au début du XXe Siècle. Nous devrons faire de même demain, pour désservir les sites de vie actuels et futurs de la Plaine du Var, et de ses environs.

Mais un service non accessible aux personnes à mobilité réduite et moyennement sécurisé est condamné.


Nous examinerons dans de prochains articles quelles solutions peuvent être proposées.


A bientôt,

Castet


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